Zone de Biodiversité des Monts Tingui (Français)

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West Africa > Côte d'Ivoire > Zone de Biodiversité des Monts Tingui (Français)

Résumé

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  • Les chimpanzés d'Afrique de l'Ouest (Pan troglodytes verus) sont présents dans la zone de biodiversité des Monts Tingui.
  • La taille de la population est inconnue.
  • La tendance ou la dynamique de la population de chimpanzés est inconnue.
  • Ce site a une superficie totale de 988 km².
  • Les principales menaces pour les chimpanzés sont la perturbation des habitats des habitats par les défrichements des forêts et les feux incontrôlés qui affectent les savanes et certaines forêts galeries moins denses; le braconnage.
  • Les principales activités de conservation sont les patrouilles et le emploie des anciens chasseurs.

Caractéristiques du site

La Zone de Biodiversité des Monts Tingui (ZBD) est un espace naturel institué en 1996 par le projet de Gestion Participative des Ressources Naturelles et de la Faune (GEPRENAF) en vue d'expérimenter un modèle de gestion communautaire des ressources naturelles en Afrique de l'ouest. Situé à l'ouest du Parc national de la Comoé (PNC),à cheval sur les départements de Dabakala et Kong (Cf. carte). Son emprise est constituée par une partie de forêt classée mise à la disposition du projet par l’Etat de Côte d’Ivoire et des forêts des terroirs villageois contigües au PNC. La gouvernance du site est assurée par une organisation mise en place par les communautés villageoises riveraines , dénommée "AGEREF" (Association de Gestion des Ressources et de la Faune). L’objectif global qui avait guidé la mise en œuvre du projet est l’amélioration des conditions de vie des populations avec comme objectif spécifique, l’établissement des bases pour la conservation durable et participative de la biodiversité. Elle a permis d'initier le développement de méthodes alternatives de gestion de la faune et de la flore et des autres ressources naturelles économiquement et écologiquement viables basé sur un zonage en deux parties; une zone agro-sylvo-pastorale et une zone plus préservée, dite de « diversité biologique » pour la conservation des espèces végétales et fauniques. Dans cette seconde catégorie, les efforts visent à créer des conditions nécessaires à l’exploitation durable des ressources naturelles, avec un impact positif attendu pour la protection du Parc national de la Comoé » (Fanny, 1999). Jusqu’en 2002, des avancées notables ont été enregistrées en matière d’organisation des populations, de gestion des ressources naturelles au profit des communautés locales. Malheureusement, le transfert de compétences prévu en 2002 du projet de Gestion Participative des Ressources Naturelles et de la Faune (GEPRENAF) n’a pas pu s’effectuer intégralement à cause de la crise socio-politique intervenue dans le pays. Néanmoins la zone continue à ce jour, d'être un maillon important pour la conservation des populations locales de chimpanzés au regard des migrations saisonnières constatées entre le Parc national de la Comoé et le site. Traversé par la rivière Kinkéné et le fleuve Comoé, le site est constitué d'une mosaïque de forêts galeries et de savanes, un endroit idéal pour la conservation des chimpanzés.

Tableau 1. Information de base sur Zone de Biodiversité des Monts Tingui

Superficie 988 km²
Coordonnées
Dénomination RÉSERVE COMMUNAUTAIRE PROPOSÉE
Types d'habitat Savanes humides et savanes sèches

IUCN habitat categories Site designations

Statut des grands singes

Cette zone contient également l'une des populations résiduelles de chimpanzés de la région qui ont dû apprendre à se migrer suite à la déforestation et à l'empiétement humain. En effet, des cas de déplacements saisonniers de plusieurs groupes entre le Parc national de la Comoé et le site, ont été relevés par les populations riveraines et les gestionnaires du Parc.

Tableau 2. Estimations de la population de grands singes dans la Zone de Biodiversité des Monts Tingui

Espèce Année Estimation de l'abondance (intervalle de confiance de 95%) Estimation de la densité (par km²) Taux de rencontre (nids/km) Superficie Méthode Source Commentaires ID dans la base de données A.P.E.S.
Pan troglodytes verus Zone de Biodiversité des Monts Tingui

Menaces

Tableau 3. Menaces sur les grands singes dans la Zone de Biodiversité des Monts Tingui

Category Menaces spécifiques Niveau de menace Sévérité chiffrée Description Année de la menace
1. Développement résidentiel et commercial Absent
2. Agriculture et aquaculture 2.3.Élevage de bétail Moyen Développement du pâturage dans la zone de biodiversité (ZDB), avec des installations isolées. en cours (2022)
3. Production d'énergie et exploitation minière Moyen Augmentation progressive des activités d’orpaillage clandestin au sud-est (zone de Wendéné) et au nord-ouest (zone de Gorowi). en cours (2022)
4. Corridors de transport et de services Inconnu
5. Utilisation des ressources biologiques 5.2.Cueillette de plantes terrestres La menace est présente, mais la gravité est inconnue Prélèvements non contrôlés de plantes médicinales et de produits forestiers non ligneux (PFNL) de même que l’absence de données sur ces prélèvements. en cours (2022)
6. Intrusions et perturbations humaines Inconnu
7. Modifications du système naturel Inconnu
8. Espèces envahissantes et autres espèces problématiques, gènes, maladies Inconnu
9. Pollution Inconnu
10. Événements géologiques Absent
11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Inconnu
12. Autres options Absent

Liste des menaces de l'UICN

Activités de conservation

Projet de Gestion Participative des Ressources Naturelles et de la Faune (GEPRENAF) Au cours de la période de 1996 à 2002,le projet a initié une nouvelle approche de conservation de la biodiversité en suscitant chez les populations une gestion communautaire des ressources naturelles à travers l’exploitation durable de ces ressources par la création de Zone de gestion de la biodiversité (ZDB). A travers des activités de formation et d'appui à l'AGEREF , le projet a contribué à créer des conditions nécessaires à l’exploitation durable des ressources naturelles. Au cours des années 2014, 2017 et 2021, l'Office Ivoirien des Parcs et Réserves, gestionnaire du parc national de la Comoé, a appuyé la ZBD en effectuant un inventaire aérien de la Grande faune mammalienne ces inventaires n'ont pas permis de mettre en évidence la présence du chimpanzé dans la zone.

Tableau 4. Activités de conservation dans la Zone de Biodiversité des Monts Tingui

Catégorie Activité spécifique Description Année de l'activité
1. Développement résidentiel et commercial Non rapporté
2. Agriculture et aquaculture Non rapporté
3. Production d'énergie et exploitation minière Non rapporté
4. Couloirs de transport et de service Non rapporté
5. Utilisation des ressources biologiques 5.6. Mener des patrouilles anti braconnage régulières Réalisation de patrouilles ponctuelles par les membres de l'AGEREF. 2002-2018
5.18. Employer des chasseurs dans le secteur de la conservation pour réduire leur impact Depuis 2012, l'Office Ivoirien des Parcs et Réserves emploie des anciens chasseurs riverains au site pour les activités de Suivi écologique et travaux d'aménagement dans le parc national de la Comoé voisin. en cours (2022)
6. Intrusions et perturbations humaines Non rapporté
7. Modifications du système naturel Non rapporté
8. Espèces envahissantes et autres espèces problématiques, gènes, maladies Non rapporté
9. Pollution Non rapporté
10. Éducation et sensibilisation Non rapporté
11. Protection de l'habitat Non rapporté
12. Gestion des espèces Non rapporté
13. Moyens de subsistance ; incitations économiques et autres Non rapporté

Liste des activités de conservation (Junker et al. 2017)

Difficultés

L’analyse du contexte d’intervention laisse apparaitre diverses préoccupations. La préoccupation majeure se trouve dans le fait que la ZBD des Monts Tingui ne dispose d’aucun texte législatif ou réglementaire qui lui confère un statut de protection. Il résulte de cette situation, des problèmes tant au niveau de la gestion que de la gouvernance. Au niveau de la gouvernance, certains villages, notamment ceux de Gorowi et Amaradougou, manifestent leur volonté de se retirer de l'initiative. De ce fait, ces localités ne participent plus aux activités de l'AGEREF. Il résulte de ces problèmes de gouvernance, que les parties qui avaient mis à disposition leurs terres revendiquent la gestion du site suivant leurs propres règles. Au niveau de la gestion, la principale préoccupation réside dans l’absence d’un plan d’aménagement du site avec et une quasi-absence d’activités de gestion. Ainsi, il faut noter (i) la non-matérialisation des limites doublées d’une contestation de certains tronçons de ces limites, (ii) la faiblesse du dispositif opérationnel avec une absence des outils de gestion (stratégie et plans de surveillance, de suiviécologique, etc.), un déficit notable de personnel, de matériels, d’infrastructures, de compétences et de budget, (iii) l’absence d’un zonage de gestion conforme aux objectifs du site. Cet état du dispositif de gestion ne permet pas de disposer de connaissances actualisées sur les ressources du site (faune, flore et écosystèmes) et entraîne des répercussions néfastes sur les ressources du site. D’ailleurs, les données disponibles sur la flore datent de 1997- 1998 et celles sur la faune de l’année 2002. Aussi, diverses pressions sont enregistrées sur la biodiversité du site : - une augmentation progressive des activités d’orpaillage clandestin au sud-est (zone de Wendéné) et au nord-ouest (zone de Gorowi) ; - un développement du pâturage dans la zone de biodiversité (ZDB), avec des installations isolées ; - des prélèvements non contrôlés de plantes médicinales et de produits forestiers non ligneux (PFNL) de même que l’absence de données sur ces prélèvements ; - l’absence de documentations sur les conflits hommes-faunes existant dans la zone. Dans ce contexte, il y a très peu d’intérêt accordé à identifier et adopter des mesures d’adaptation/atténuation face aux éventuels effets des changements climatiques. En définitive, il est constaté une certaine dégradation de services écosystémiques essentiels (tourisme, éducation, etc.).

Tableau 5. Difficultés signalées pour la Zone de Biodiversité des Monts Tingui

Difficultés Source
Manque de capacité / formation Rapport d'évaluation de l'efficacité de gestion du Site avec l'outil IMETT
Manque de soutien gouvernemental Rapport d'évaluation de l'efficacité de gestion du Site avec l'outil IMETT
Pas d'application de la loi Rapport d'évaluation de l'efficacité de gestion du Site avec l'outil IMETT
Manque de ressources humaines Rapport d'évaluation de l'efficacité de gestion du Site avec l'outil IMETT
Manque de moyens logistiques Rapport d'évaluation de l'efficacité de gestion du Site avec l'outil IMETT
Manque de confiance et de soutien de la part des communautés locales Rapport d'évaluation de l'efficacité de gestion du Site avec l'outil IMETT

Activités de recherche

Comportements documentés

Tableau 6. Comportements des grands singes rapportés au la Zone de Biodiversité des Monts Tingui

Comportement Reference
Non rapporté

References

OIPR 2021, Note de synthèse aux décideurs et recommandations opérationnelles stratégiques pour l’amélioration de la gestion et la gouvernance de la zone de biodiversité des Monts Tingui.
OIPR 2021 bis; Campagne de collecte de données IMETT du site de biodiversité des monts TINGUI. Rapport d’analyse des résultats.


Informations rentrées par:Kouamé n'dri Pascal, Toulo Alain & Juan LapuenteDate: 09/01/2023